Je reviens de vélo. Ça a viré en réflexion et en liens entre les violences à l’aide sociale et l’expérience cycliste sur les pistes cyclables dans mon coin.

Tout ça a commencé avec le « dude » que j’ai dépassé sur le pont au bout de la rivière, juste avant le fleuve. Y a trois voies sur le trottoir, l’aller et le retour cyclable, et la section piétonnière. Le gars marchait dans le même sens que moi, vers le Vieux, mais dans la voie cycliste de droite, ma voie, donc. Me suis dit, ah, tu vois, ça c’est le patriarcat. Le gars il ne marche pas dans sa « track », il marche dans la mienne et il s’en fout. Il ne se retourne pas, je n’existe même pas pour lui. Il prend ce qu’il veut.

Et puis il y avait plein de marcheurs sur la piste cyclable autour de la rivière, j’avoue que des fois ça joue avec ma patience un peu. Il y a tellement une belle voie piétonnière tout le long, à part pour les coureurs, j’avoue que pour les autres, je ne comprends pas trop. Tout y était, aujourd’hui. Les piétons qui prennent tout ton côté de la voie et dépassent même la ligne jaune, et qui font des expressions offusquées quand je les avertis avec ma sonnette que je m’en viens derrière… Ceux qui s’en foutent que je sois derrière et se retournent légèrement mais ne se tassent pas d’un pouce, ceux qui ne « checkent » pas trop leur chien qui gambade au bout de la laisse, ceux qui ne regardent pas avant de traverser la piste cyclable et qui choisissent de le faire alors qu’ils sont « drette » en face de toi. Il y aurait plein d’autres exemples, comme t’as sûrement déjà expérimenté toi aussi.

Bref, je me faisais la réflexion que tout ça c’était comme l’aide sociale. Les décisions qui sont prises sans tenir compte de toi, ce qui nous revient ou à quoi on devrait avoir droit mais qu’on ne nous laisse pas, les gens offusqués parce qu’on ose faire valoir nos droits voire notre simple présence, ceux qui se foutent de nous et pour qui on n’existe même pas, les autres qui nous cherchent des puces…

Le résultat, c’est qu’il faut essayer de manœuvrer en constante hypervigilence et faire attention à tout si on ne veut pas d’accident… On sait que ça peut faire mal.

Par contre le vélo, lui, il donne un sentiment de liberté, il rend plus forte, autonome, il aide à s’émanciper, il valorise, il permet d’avancer, il améliore notre santé physique et mentale, il nous rend vraiment service et il nous met un grand sourire dans la face même quand il fait frette. Tout le contraire de l’aide sociale, bref…

Une chance qu’on a le vélo.

C’était le roman de mes réflexions au retour de ma sortie, qui à part ça, était quand même cool.

Bonne fin de journée!

Une amie cyclo-sociale