Contexte 

Les femmes sont particulièrement touchées par certaines mesures de la loi sur l’aide sociale qui les rendent vulnérables et dépendantes ; pensons aux coupures pour les pensions alimentaires, les coupures pour partage de logement, le concept de « vie maritale », etc. Elles sont donc nombreuses à vivre des situations d’injustices, de grande précarité, de violence, de détresse psychologique, d’exclusion et d’isolement. Les femmes assistées sociales se sentent souvent contrôlées, surveillées, discriminées et traitées comme des citoyennes de second rang, des personnes de moindre importance. 

Rejoindre les femmes les plus marginalisées 

Annuellement, ROSE du Nord accompagne déjà une soixantaine de femmes qui souhaitent défendre leurs droits face au système d’aide sociale. Ces suivis se font par téléphone, par courriel ou en personne à nos locaux situés à Charlesbourg. Malgré nos efforts de mobilisation, nous remarquons que certaines femmes ne sont pas rejointes par nos services. Nous pensons qu’il est difficile pour plusieurs d’entre elles de se déplacer, pour plusieurs raisons : le non-accès à des moyens de transports et de communication, une situation de limitations physiques ou psychologiques, un manque d’information à propos de nos services ou une situation de survie les empêchant d’entreprendre des démarches complexes. Les problèmes vécus concernant l’aide sociale s’ajoutent souvent à de nombreux autres défis auxquels elles sont confrontées (monoparentalité, problèmes de logement, insécurité alimentaire et matérielle, violence conjugale, itinérance, problèmes de santé, toxicomanie, etc.). 

C’est pourquoi nous travaillons actuellement sur le déploiement d’un service mobile d’information et de défense des droits qui se déplacera directement dans les différents milieux fréquentés par ces femmes (organismes communautaires ou à domicile). Nous en sommes à mettre sur pied ce service adapté aux besoins et aux différentes réalités de ces dernières et qui, selon nous, contribuera à l’amélioration de leurs conditions de vie. Non seulement nous serons en mesure de mieux répondre aux besoins criants, mais nous aurons également l’occasion d’affiner notre analyse des enjeux vécus par l’ensemble des femmes sans emploi et ainsi porter leur voix dans l’espace public. 

Rachel Allard-Bergeron
Militante salariée au volet service mobile

Le projet-pilote de service mobile d’information et de défense des droits à l’aide sociale est réalisé par les Alliances pour la solidarité- région de la Capital-Nationale, en collaboration avec les ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale