À Québec, une action d’éclat était menée par des militantes et des militants contre l’appauvrissement afin d’interrompre les travaux à l’Assemblée nationale et attirer l’attention sur un recul historique. Nous dénoncions le projet de loi 70 (PL-70), une réforme à l’aide sociale qui préparait l’avènement du « workfare » dans la Loi sur l‘aide aux personnes et aux familles, par la création du programme obligatoire appelé Objectif Emploi. Le « workfare », c’est le principe de forcer les gens à travailler pour obtenir l’aide de dernier recours.

Le 1er décembre 2015, 𝟕𝟎 𝐚𝐯𝐢𝐨𝐧𝐬 𝐝𝐞 𝐩𝐚𝐩𝐢𝐞𝐫 𝐛𝐥𝐞𝐮 ont été lancées du haut de la tribune du Salon bleu, en référence à la toute récente subvention d’un milliard de dollars US donnée par le gouvernement du Québec à l’entreprise Bombardier 🚩🚩. De l’argent qui aurait dû être investi dans une réelle lutte à la pauvreté. Avec le PL-70, le gouvernement Couillard prévoyait pouvoir réduire de 50 millions par année le budget du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale (MTESS). –Le jour même de l’annonce du PL-70 en conférence de presse, la résistance s’organisait. En effet, c’est ce même matin, en assemblée générale annuelle du Front commun des personnes assistées sociales du Québec (FCPASQ), que la décision eut été prise de lancer l’invitation aux allié.e.s pour créer la 𝐂𝐨𝐚𝐥𝐢𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐎𝐛𝐣𝐞𝐜𝐭𝐢𝐟 𝐃𝐢𝐠𝐧𝐢𝐭𝐞́. 📢 L’action du 1er décembre 2015, s’inscrivait dans une longue suite de mobilisations mémorables qui ont été menées, entre autres, par ROSE du Nord et bien des allié.e.s. En opposition directe au principe de « workfare » du programme Objectif Emploi, la Coalition a mené la vie dure aux ministres François Blais et Sam Hamad et ce, pendant plus de 2 ans.

Le 10 novembre 2016, le PL-70 a été adopté. Au moment du vote, trois élu.e.s se sont levé.es pour voter contre le projet de loi, en tournant le dos au gouvernement Couillard. La députée solidaire de Gouin de l’époque, Françoise David affirme alors que « la loi 70 est la loi la plus « honteuse » jamais adoptée par le gouvernement Couillard ». Lors du dépôt de la loi, les pénalités permises à Objectif Emploi (pouvant aller jusqu’à 50% des prestations) ont été maintenues, ainsi que la notion d’obligation (workfare). Par contre, plusieurs aberrations présentes dans la première version du projet de loi ont été retirées comme l’obligation de devoir parcourir jusqu’à 100km par jour pour effectuer certaines démarches d’emploi. Également, après des mois et des années sous une pluie de dénonciations publiques du PL-70, le ministère s’est avéré hésitant à appliquer les coupures annoncées aux prestataires d’Objectif Emploi.

D’ailleurs, le mouvement n’a pas mobilisé que le communautaire puisque plusieurs centaines professeur.e.s universitaires ont dénoncé également pour les raisons détaillées dans un article du journal le Droit.

Saluons encore une fois la 𝐬𝐨𝐥𝐢𝐝𝐚𝐫𝐢𝐭𝐞́, la 𝐜𝐫𝐞́𝐚𝐭𝐢𝐯𝐢𝐭𝐞́ et la 𝐭𝐞́𝐧𝐚𝐜𝐢𝐭𝐞́ de tellement de gens qui ont investi leur cœur et leur énergie à dénoncer le PL-70 pour mettre de l’avant le droit à la dignité. 🤍

La 𝐂𝐨𝐚𝐥𝐢𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐎𝐛𝐣𝐞𝐜𝐭𝐢𝐟 𝐃𝐢𝐠𝐧𝐢𝐭𝐞́ était composée de membres de tous ces regroupements ✊ :